
Projets de production d’électricité
Les projets de production d’électricité visent à terme un mix énergétique garantissant une bonne couverture de la demande, une diversification des sources de production et une baisse des coûts de l’électricité. Les premiers résultats de la mise en oeuvre des projets dans le domaine de la production d’électricité sont effectifs avec la mise en service des centrales suivantes, suite à des projets de réhabilitation, d’extension ou de nouvelles installations:
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Réhabilitation des centrales : Groupe 301 (25 MW retrouvées) ; Groupe 303 (disponible de 24 MW, puissance assignée de 22 MW) ; Centrale de Kahone 1 (12.8 MW) ; Groupe 804 de Boutoute,;
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Location de 23 MW avec Aggreko dans les centres secondaires de Tambacounda et Ziguinchor (Tambacounda, Kédougou, Vélingara, Goudiry, Kidira, Medina Gounass, Kolda, Sédhiou et Boutoute) ; fin des travaux effective le 12/12/2016 avec la mise en service de Boutoute ;
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Acquisition de 05 groupes électrogènes d’une puissance totale de 5 MW pour la région de Kolda, mise en service le 29 novembre 2014.
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Extension entre 2013 et 2014 des centrales de Senelec fonctionnant au fioul lourd pour un montant global de 45,3 milliards FCFA: (Bel air : 34 MW ; Kahone : 34 MW ; Boutoute : 10MW)
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Construction de deux centrales :
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IPP Tobène Power fonctionnant au fioul lourd et au gaz naturel pour une puissance de 105 MW d’un cout de 120 milliards FCFA, mise en service à partir de mars 2016.
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Countour Global fonctionnant au fioul lourd et au gaz naturel pour une puissance de 82 MW d’un coût de 91,5 milliards FCFA, mise en service à partir de juin 2016.
Le renforcement du mix énergétique, orientation stratégique majeure de la politique énergétique, est devenu une réalité avec l’inauguration et la mise en service d’une puissance en énergies renouvelables de 40 MWc, plaçant ainsi le Sénégal comme un pionnier de la promotion des énergies renouvelables dans la sous-région. Il s’agit des centrales solaires:
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Senergy 2 de Bokhol pour une puissance de 20 MW, mise en service en 2016 ;
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Solaria Kima de Malicounda pour une puissance de 20MW, mise en service en 2016;
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la centrale solaire de 2 MW de Diamniadio ;
Par ailleurs, il y a lieu de noter la mise en service de la centrale hydroélectrique de Félou, dans le cadre de l’OMVS, d’une capacité de 60 MW avec un quota de 15 MW pour le Sénégal.
En 2012 la puissance totale installée était de 674,5 MW. Au 31 décembre 2016, cette puissance a été portée à 848 MW.
Aussi, la première phase de la mise en oeuvre a permis de baisser le coût de production à 55,26 FCFA le kWh à fin 2016, alors qu’il était de 101,92 FCFA le kWh en 2012. Cette performance s’explique par l’amélioration sensible de la situation du parc de production mais également par une situation favorable découlant de la baisse des cours du pétrole sur le marché international. En effet, la réhabilitation des équipements existants et les mises en service de nouvelles capacités plus performantes ont permis d’augmenter la disponibilité et d’améliorer les consommations spécifiques des centrales de base de Senelec.
Cette situation s’est traduite par une baisse des tarifs de l’électricité de 10% à compter du 1er janvier 2017.
La révolution énergétique
D’importants projets de centrales sont en cours de réalisation. Il s’agit :
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de la centrale IPP 125 MW à charbon de Sendou (135 milliards FCFA), dont la mise en service est prévue en 2017;
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de la centrale IPP 300 MW à charbon de Mboro (283 milliards FCFA) dont la mise en service est prévue en 2018 ;
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de la centrale IPP 150 MW éolienne de Taiba Ndiaye (160 milliards FCFA) en trois tranches de 50 MW : mise en service prévue entre janvier 2018 et juillet 2019 ;
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de la centrale IPP solaire 20 MW de Kahone (15 milliards FCFA) : mise en service prévue en 2017 ;
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de la centrale IPP solaire 20 MW de Mérina Dakhar, Tivaoune (12 milliards FCFA): mise en service prévue en 2017 ;
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de la centrale IPP solaire 20 MW de Santhiou Mékhé, Tivaoune (18 milliards FCFA): mise en service prévue en 2017 ;
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de la centrale IPP solaire 20 MW de Sakal (20 milliards FCFA) : mise en service prévue en 2017 ;
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de la centrale IPP solaire 100 MW dans le cadre du programme scaling solar : mise en service prévue en 2018 ;
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de la centrale IPP solaire 15 MW de Diass (13,3 milliards FCFA): mise en service prévue en 2017.
Au niveau sous régional, l’OMVS travaille à la réalisation des projets de Gouina (140 MW), Koukoutamba (294 MW), Bouréya (114 MW), Gourbassi (18 MW) et Badoumbé (70 MW). Pour sa part, l’OMVG a initié le Projet Energie avec le barrage hydroélectrique de Sambangalou (128 MW) en amont de Kédougou au Sénégal, Kaléta en Guinée (240 MW) et le réseau d’interconnexion des réseaux électriques des quatre pays de l’OMVG, long de 1700 km et incluant 15 postes de transformation de 225/30 kV et 2 dispatching.
Transport et Distribution :
La mise à niveau du réseau de transport et de distribution est un maillon important du système pour évacuer l’énergie produite, améliorer la qualité de service et surtout accélérer l’électrification rurale. Le transport et la distribution de l’électricité étaient caractérisés par des réseaux vétustes, saturés et avec des possibilités limitées de secours en cas d’incidents.
De plus, le réseau de transport était essentiellement localisé dans la partie occidentale du pays, limitant de ce fait les possibilités de desserte du reste du territoire à un coût compétitif. De 2012 à 2016, l’Etat du Sénégal a réalisé
d’importants projets dans le domaine du transport et de la distribution d’énergie électrique par le biais de Senelec.
Aujourd’hui, à l’initiative du Président Macky Sall, plusieurs projets ont été terminés :
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Alimentation AIBD (ligne aérienne Sindia-AIBD) mise en service, Réseau souterrain terminé et mise en service le 25 juillet 2014 ;
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Boucle 90 kV de Dakar phase 1 Réception provisoire le 28 août 2014 ; intégration des postes au BCC, au Dispatching et au RCVD terminé.
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Boucle 225kV Tobene-Kounoune-Mbour mise en service le 16 novembre 2014 ;
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Extension et densification de réseaux à Dakar, pour un coût de 2, 252 milliards de FCFA, terminé et mis en service ;
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Renouvellement ligne Ourossogui – Oréfondé, pour 985 millions de FCFA, terminé et mis en service ;
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Extinction des centres secondaires Koungheul, Koumpentoum et Nganda et passage sur le réseau interconnecté, pour un coût de 1, 070 milliard de FCFA, terminé et mis en service ;
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Alimentation MT de l’AIBD, pour 441millions de FCFA, terminé et mis en service.
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A l’horizon 2019, des projets prioritaires de rénovation et de développement des réseaux électriques de Transport/Distribution sont identifiés pour faire face, d’une part, aux multiples incidents survenant notamment dans les réseaux de distribution et, d’autre part, aux besoins d’extension. Il s’agit :
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de la ligne 225 kV Mbour-Fatick-Kaolack pour un investissement de 25,2 milliards FCFA, est financée par la BID et la BOAD, en vue de sécuriser l’évacuation de la centrale de 90 MW de Kahone et développer le réseau moyenne tension des villes de Kaolack et Fatick ;
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de la ligne 225 kV Sendou- Kounoune pour un investissement de 2,5 milliards F CFA, financée par la BOAD, en vue de sécuriser l’évacuation des centrales au charbon ;
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de la ligne 225 kV Tobène-Kounoune pour un investissement de 14,360 milliards F CFA, financée par la BOAD, en vue de sécuriser l’évacuation des centrales à charbon ;
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de la ligne 225 kV Kounoune-Patte d’Oie pour un investissement de 21,9 milliards FCFA financée par la BID, en vue de sécuriser l’alimentation de Dakar en réalisant l’évacuation de l’énergie et la boucle 225 kV.
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de la ligne 225 kV Kaolack-Tambacounda- Sambangalou pour un investissement de 156,51 milliards FCFA, qui sera financée dans le cadre de l’OMVG par sept bailleurs (BM, AFD, KfW, BOAD, BEI, BAD, BID), pour sécuriser l’alimentation de la zone centre et assurer l’interconnexion sous-régionale ;
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de la ligne 225 kV Nouakchott-Tobène pour un investissement de 72,6 milliards FCFA, financée par la BID et l’AFD pour sécuriser les importations d’énergie en provenance de la Mauritanie.
Des projets ont également vu le jour afin de réaliser une autre boucle 90 kV de Dakar, de renforcer des lignes de transport existantes, de créer de nouveaux postes 90/30 kV et 225/30 kV et enfin de renforcer des réseaux de distribution dans les régions. Il s’agit notamment :
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du renouvellement des Lignes 90kV CdBHann (PASE 48) pour la sécurité des ouvrages, la réduction des pertes techniques et la sécurisation du réseau de transport et des zones traversées ;
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de l’extension des Postes 30 kV de Hann et Bel Air pour le changement de tension 6.6 kV à 30 kV permettant de réduire les pertes techniques en ligne ;
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de la pose d’inductances 25MVARS- 225kV aux Postes Touba et Kaolack en vue de maîtriser les surtensions sur Touba-Kaolack et d’annuler la consommation de MVARS par Kahone 2 ;
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du renouvellement du Poste 30 kV de Thiona ayant pour objectif la sécurité et la souplesse d’exploitation de même que l’amélioration de la qualité de service.
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de la compensation réactive Réseaux 30 kV par la pose de bancs de condensateurs dont l’objectif est l’amélioration de la Qualité de Service et le maintien des tensions dans les Normes ;
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de la reprise en GIS du Poste 90 kV Cap de Biches pour améliorer la qualité de service et la sécurité d’exploitation ;
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de l’extension 2x80 MVA 225/30 kV au Poste Touba pour la sécurisation du réseau local ;
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de l’installation d’un poste 90 kV GIS à Guédiawaye pour la sécurisation de la desserte en banlieue et l’amélioration de la qualité de service ;
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de la réhabilitation Cellules 30 kV de Kahone 1 pour la fiabilisation des postes 30 kV et la réduction des indisponibilités ;
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de la convention de maîtrise d’ouvrage déléguée n° 20 de 18 milliards de FCFA à travers :
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la mise à disposition du matériel dans les régions pour la phase 1 ;
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la mise à jour de la liste des villages de substitution faite pour la phase 2 ;
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la mise à disposition partielle par Myna des fonds destinés aux entreprises ;
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le taux d’avancement global de 70% pour Fass Electricité sur la phase 1 ;
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le taux d’avancement global de 26% pour SLS sur la phase 1.
En outre, à l’horizon 2019 les travaux de réseau porteront sur :
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l’extension Poste 225/90 kV de Kounoune avec une extension du transformateur de 75 MVA 225/90 et une pose Inductance 225 kV en vue d’améliorer la desserte et de réduire les pertes techniques ;
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le renouvellement Poste 90 kV Sococim en GIS pour la sécurisation et la desserte ;
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le Poste 225/30 kV Diamniadio pour une souplesse d’exploitation ;
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l’extension 90/30 kV Kounoune consistant à la Création d’un Poste 90/30 kV pour la desserte de la banlieue ;
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le Poste 90 kV SICAP et Liaison souterraine 90 kV Université-Sicap pour une souplesse d’exploitation ;
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l’extension 1X80 MVA 90/30 kV Poste Bel air pour la réduction des indisponibilités ;
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la réhabilitation de la ligne 90 kV Sococim-Thiona pour améliorer la qualité de service;
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la réhabilitation poste 90 kV de Thiona en vue d’assurer la desserte à partir de Thiès ;
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la liaison 225 kV Diass-Thiès-Tobène et Postes associés pour assurer la qualité de service et la souplesse d’exploitation ;
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le 2ème Circuit 90 kV Boucle Dakar pour un maillage du réseau HTB en vue d’améliorer la qualité et la continuité de service dans Dakar particulièrement.
Electrification rurale :
L’électrification rurale constitue le défi majeur pour résorber les inégalités entre les milieux rural et urbain en vue de l’atteinte de l’objectif d’accès universel à l’horizon 2025. Ainsi, le nombre de localités rurales électrifiées au Sénégal
est passé de 1 648 en 2012 à 3 173 en 2016 représentant une progression de 92,5% sur la période soit 1525 villages supplémentaires électrifiés. Les concessions d’électrification rurale portent sur :
DAGANA – PODOR – ST-LOUIS
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245 villages ont été électrifiés dont 148 par raccordement au réseau dans le cadre du programme prioritaire d’électrification rurale (PPER).
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97 villages ont été couverts par le solaire.
LOUGA – LINGUERE – KEBEMER
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345 villages ont été électrifiés dont 217 par raccordement au réseau.
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128 villages ont été couverts par le solaire pour une cible de 118 du PPER (108%)
KAFFRINE – TAMBACOUNDA – KEDOUGOU
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203 villages ont été électrifiés.
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158 villages ont été couverts par le solaire pour une cible de 114 du PPER (138%).
MBOUR
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28 villages en cours d’électrification dont 20 villages électrifiés.
Accès universel à l’électricité
Dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), le Gouvernement s'est engagé à atteindre l’accès universel à l’électricité en2025 avec un objectif intermédiaire d’un taux d'électrification rurale de 60% en 2017-2020 avec au moins 30% par département. Cet objectif repose sur la mise en oeuvre des projets et programmes en cours (les six concessions d'électrification rurale déjà attribuées, la mise en oeuvre des projets dits "Electrification rurale d'Initiative Locale", Programme Inde phase 2) et le Programme National d'Urgence d'Electrification Rurale incluant le volet électrification rurale du PUDC. Ainsi, il est prévu l’électrification de 3 229 localités.
Cette approche intègre aussi le programme « Promotion et développement des énergies renouvelables » qui consiste à « promouvoir le développement des énergies renouvelables et la maîtrise de l'efficacité énergétique ». A terme, l’objectif visé est de «réduire la dépendance énergétique et alléger la facture pétrolière ».
A titre d’illustration, le programme de réduction des factures publiques d’électricité a permis de réaliser une économie de 3 milliards de FCFA par an sur la facture publique d’électricité au bout de 3 ans de mise en oeuvre. Le programme se poursuit avec une extension au niveau des régions. En sus de ce programme, il est prévu, dans le cadre du projet ORIO, l’électrification par voie solaire de 120 structures de santé à travers le Sénégal pour un coût de 4 736 813 euros financé à travers la coopération Pays-Bas/Sénégal. L’appel d’offres a été lancé le 15 Janvier 2017.
Dans le sous-secteur des combustibles domestiques, la stratégie énergétique privilégie la diffusion d’équipements efficaces et la promotion de combustibles alternatifs pour réduire la consommation de biomasse qui a un impact négatif sur l’environnement et la santé des populations. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’action du PNB- SN qui vulgarise en milieu rural la technologie du biogaz. Les actions planifiées dans le cadre du PNB-SN permettront à 10 000 ménages ruraux, cantines scolaires et daaras d’accéder plus facilement à une énergie de cuisson propre. Le programme contribue aussi à la réduction de la pauvreté par la création d’opportunités d’emplois non agricoles en zones rurales avec l’émergence de corps de métiers (artisans et maçons biogaz dont la vocation est de construire des biodigesteurs ou fabriquer les accessoires et pièces détachées), l’augmentation des revenus issus des activités agricoles (avec l’augmentation des rendements agricoles).